Arrêt de la musculation = fonte musculaire ?

Arrêt de la musculation = fonte musculaire ?

Beaucoup de pratiquants pensent qu’ils vont perdre leurs muscles s’ils arrêtent leur entraînement pendant quelques jours, voir quelques semaines. Cependant plusieurs études ont montré que la masse musculaire peut être facilement maintenue grâce à quelques séries par groupe musculaire par semaine. De plus même si les adaptations physiologiques baissent pendant une période de non-entraînement, ceux-ci reviennent rapidement dès la reprise de l’entraînement et permettent de « compenser » la baisse ou la perte subie pendant la période d’arrêt.

Cette idée a aussi été mise en évidence par une récente étude qui a comparé l’effet d’un entraînement continu en musculation vs un entraînement irrégulier, sur la force et la masse musculaire.

Les 14 participants ont été divisé en deux groupes. Les deux groupes s’entraînaient 3 fois par semaine sur du développé couché avec 3 x 10 répétitions à 75% de leur 1RM. La charge évoluait de semaine en semaine en fonction de la progression.

Le groupe « continu » s’est entraîné non-stop pendant 24 semaines consécutives, alors que le groupe « irrégulier » a pris une pause de 3 semaines toutes les 6 semaines d’entraînement, pour une durée totale de 24 semaines également.

Malgré le fait que le groupe « irrégulier » a perdu un peu de masse musculaire pendant les périodes de 3 semaines de pause, finalement ceci n’a pas eu d’effet sur ses gains en force ni en masse musculaire au terme des 24 semaines. Les deux groupes ont eu des résultats similaires. Ceci s’explique par le fait que le groupe « irrégulier » reprenait rapidement sa masse musculaire perdue lors des 3 semaines de pause et rattrapait ainsi son « retard » en compensant par une prise de masse plus rapide lors de la reprise des entraînements.

Le message à retenir de cette petite étude est qu’il ne faut pas s’affoler si on rate quelques jours ou quelques semaines d’entraînement. La perte de muscle sera probablement rapidement compensée dès la reprise. De plus si on veut vraiment minimiser cette perte de masse musculaire il suffit de faire quelques séries relativement intenses (càd 3 à 4 séries en se rapprochant de l’échec musculaire) par groupe musculaire par semaine 😉

Référence: Comparison of muscle hypertrophy following 6-month of continuous and periodic strength training – Riki Ogasawara

Pourquoi les connaissances en anatomie et en physiologie sont-elles si importantes ?

Par Ken Porchet – Trainer senior

Lorsque l’on commence une formation dans le domaine de l’entrainement, que ce soit pour devenir Fitness, Group ou Personal trainer, les premiers cours auxquels on assiste concernent l’anatomie et la physiologie. On y parle d’os, de muscles moteurs, de système cardio-vasculaire, et de cellules nerveuses ce qui provoquent souvent l’étonnement des élèves comme premier cours pour une formation dans le domaine du fitness. Pourtant ces connaissances sont fondamentales.

N’importe quel coach expérimenté le dira, ce qui marche avec un client ne fonctionnera pas avec un autre. Avoir des connaissances solides en anatomie et en physiologie va permettre au coach de bien saisir les besoins du client, de savoir où se trouvent ses lacunes ou faiblesses dans le but de choisir le bon exercice ou la bonne méthode d’entrainement adapté à la problématique de la personne prise en charge. Prenons un exemple : un client se plaint de maux de dos et de problème pour respirer efficacement. Visuellement le client est courbé vers l’avant (hyper cyphose) et on entend clairement que ses inspirations ne sont pas complètes. Le coach sans connaissances de bases va faire à ce client des relevés de jambes au banc et du tirage horizontal. C’est un peu cliché mais c’est la réalité, trop souvent malheureusement. Le coach avec des connaissances en anatomie et physiologie solides va, dans un premier temps, expliquer au client que s’il est limité dans ses inspirations c’est très certainement à cause de son hyper cyphose. Sa posture comprime les poumons et empêche des grandes amplitudes respiratoires. Dans un second temps, il va analyser, à travers différents tests où se trouvent les limitations causant cette posture. En général il y un raccourcissement des muscles pectoraux, deltoïdes antérieurs, biceps brachial et grands dorsaux. Du coup, pour ses muscles, le coach mettra en place des auto massages, de l’assouplissement et de la mobilité. En parallèle, il renforcera les muscles adducteurs des scapulas, mais aussi les para vertébraux, trop souvent oubliés dans ce genre de situation justement par manque de connaissances.

Il faudra compléter avec du gainage abdominal sous différentes formes pour renforcer le transverse. Dans cet exemple, la différence d’approche s’observe entre celui au bénéfice de connaissances et celui qui n’en a peu ou pas. Il y aurait encore d’autre exemple mais vous avez compris l’essentiel.

Parlons maintenant d’un sujet qui fait rêver beaucoup de coachs : La préparation physique spécifique (PPS)! Souvent il est dit que seuls les pratiquants d’un sport, qui sont devenus coachs ensuite, peuvent faire de la PPS car ils connaissent les besoins et nécessités de la pratique. Effectivement, si vous avez pratiqué un sport vous savez les tenants et aboutissants de ce sport. Mais la PPS n’est pas réservée à ces seules personnes. Un coach ayant des fortes connaissances en anatomie et en physiologie va pouvoir analyser ce que le sportif fait, mettre en avant les besoins de la pratique sportive, faire ressortir les forces et les faiblesses du pratiquant et finalement proposer une structure d’entrainement adaptées aux besoins du sport et du sportif.

Dernier point, la différence fondamentale entre le coach qui a des connaissances en anatomie et en physiologie et celui qui n’en a pas c’est que le premier entraine les gens alors que le second les mets en mouvement. Un bon point, mais pas suffisant.

Pour terminer il est important de comprendre que d’avoir des connaissances fondamentales permettra à l’entraineur de pouvoir prendre en charge une clientèle diversifiée, tout en ajoutant une forte valeur perçue à son travail. Ce sont deux éléments importants à considérer lorsque l’on veut pouvoir vivre de sa passion du coaching, mais surtout pouvoir en vivre correctement et ce, sur le long terme. Avoir des connaissances en anatomie et en physiologie sera aussi important pour la santé de vos clients que de votre business, c’est donc plus que bénéfique de prendre le temps d’apprendre les bases et de les mettre à jour régulièrement.

A vous de choisir quel type d’entraineur vous voulez être.